viernes, 12 de abril de 2013

Algo en francés sobre el documental

Les compartimos algo en francés que escribió

Anaïs Chatellier en el marco de Cinelatino en Toulouse

Etudiants de l’IEP et du Mirail – Du braquage au violon


du braquage au violon 1

Du braquage au violon : “La musique, une thérapie qui calme les fauves en furie”

Réalisé par Juan Guzmán, Du braquage au violon suit le quotidien de plusieurs détenus de cinq prisons près de Mexico. Sept détenus dont les journées sont rythmées par la musique qui leur permet, le temps d’une chanson, de s’évader et de retrouver la liberté qu’on leur a retirée.
L’expérience débute en 2009, lorsque Juan Guzmán est chargé de filmer un Festival de musique Interne dans les prisons. En voyant des détenus monter sur scène et commencer à jouer avec les musiciens, il décide de s’intéresser à la place qu’occupe la musique dans les prisons. De ce festival découle également le titre en espagnol du documentaire Música para después de un asalto, son premier long-métrage. Le réalisateur se remémore alors un de ses souvenirs: “un détenu était tranquillement en train de fumer un joint en regardant le concert et il m’a dit : c’est une musique à écouter après un hold-up”.

Quand la musique apaise les mœurs

“Là où est la musique, il n’y a pas de place pour le mal” a dit Miguel de Cervantès. Cette citation, si elle n’est plus contemporaine, résume bien l’ambiance de ce documentaire. En effet, malgré son sujet, Du braquage au violon est empreint d’une aura joyeuse et étonnante, en particulier lorsque les détenus parlent de leur passion. “La musique, c’est notre moyen de communiquer”, explique El Toño. Entre composition, entraînements, concerts et cours de solfège, la musique apparaît comme le fil conducteur de leur journée. Ballenita se définit lui-même comme un artiste de la prison : “J’ai appris à jouer de la musique d’un séjour à l’autre en prison parce qu’ici nous avons le temps”.
Du temps, ils en ont mais leur quotidien n’est pas toujours aussi joyeux. “Tu ne t’habitues jamais à la prison et quand tu arrives en taule, on te considère directement comme un monstre” regrette Ethel Flores de la prison pour femme. Alors comment survivre dans ce “cimetière de vivants” ? “Nous cherchons en permanence la liberté”, chantent les femmes dans le Blues de Santha Martha. « Car les musiques t’emmènent vers des lieux inexplorés, la musique, c’est comme une thérapie qui calme les fauves en furie”, selon Ballenita. Pour Toonz, le hip hop coule dans ses veines. Chacun trouve ainsi une place dans cette « petite ville miniature ».
On pourrait reprocher au documentaire de ne montrer qu’une jolie facette de la prison, comme si tout était facile, comme si la musique apaisait tous les esprits. Mais cette bonne humeur est contrastée par les paroles des chansons, véritables exutoires pour ces détenus à qui l’on donne très rarement la parole. Ainsi, dans leurs textes, ils n’hésitent pas à critiquer et expliquer leur quotidien. C’est en cela que le documentaire montre un aspect intéressant : le message passe à travers la musique. L’intention du réalisateur n’était pas de faire une critique des prisons du Mexique. Juan Guzmán précise : « Les détenus ne vivent pas dans ces conditions dans toutes les prisons du Mexique, ici il s’agit de prison de réinsertion ».
C’est d’ailleurs ce qui lui a permis de rentrer dans les prisons pour réaliser son documentaire. Car il ne faut pas oublier que la prison reste une institution contrôlée et derrière la caméra, un maton n’était jamais loin pour vérifier que l’entretien suivait bien la forme validée par la direction une quinzaine de jours avant. “Une fois, une jeune détenue de la prison pour femmes est sortie du plan annoncé, elle a commencé à raconter comment elles étaient traitées en tant que femmes, que tout était payant… un garde s’est mis directement devant la caméra”, se rappelle le réalisateur. Car tout se monnaie en prison, même l’entrée d’instruments de musique apportés par la famille. Et si les détenus paraissent toujours libres de circuler dans la prison, c’est également parce que le réalisateur n’a obtenu l’autorisation de filmer qu’à ces moments précis, sans pouvoir accéder aux cellules.

Quand une maison d’édition associative diffuse le documentaire

Si le film a déjà été diffusé à quelques occasions en France, c’est grâce au Collectif des métiers de l’édition, une maison d’édition associative créée il y a deux ans à Toulouse dans le but de diffuser des documentaires indépendants grâce à trois personnes qui portent chacune un projet qui lui tient à cœur. Anna Touati a choisi de développer la collection A l’ombre du maguey autour du Mexique et de l’Amérique latine. C’est en vivant là-bas qu’elle a rencontré Juan et qu’elle a souhaité diffuser son documentaire en France. Le réalisateur est alors arrivé il y a plusieurs mois pour écrire avec elle un livre qui sera vendu en librairie accompagné du DVD du documentaire.
« Le livre apporte un complément d’information et permet d’établir un accès au public français. Notre idée est de viser un public large. Sur les 128 pages, plusieurs sont dédiées au langage carcéral, aux espaces avec l’idée d’un intérieur et d’un extérieur, la question de la musique dans leur quotidien, des anecdotes de prisonniers », résume Anna Touati. Une œuvre avant tout visuelle puisqu’en plus d’être réalisateur, Juan Guzmán s’exerce également à la photo et au portrait.
Anaïs Chatellier

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